La présiedentielle américaine.

OBAMA AU MEXIQUE


Sombreros, trompettes, guitares et violons : les "Amigos de Obama" ("Amis d'Obama")
ont sorti le grand jeu du mariachi, genre musical typiquement mexicain,
pour clamer les louanges du candidat noir à la présidence des
Etats-Unis. Sur l'air de Viva Mexico, le chanteur de ce groupe
d'émigrés souligne les origines modestes du sénateur démocrate, qui
promet la Sécurité sociale aux "gens travailleurs" et "lutte pour notre nation".


Le Mexique va-t-il succomber, lui aussi, à la "Obamania" ? La fièvre monte à l'approche des primaires du 4 mars au Texas, où les "Latinos"
pèsent plus du tiers de l'électorat. Lundi 25 février, une centaine de
syndicalistes mexicains sont partis en bus vers la ville texane
d'ElPaso, pour y rencontrer Barack Obama. C'est à El Paso que la police
frontalière des Etats-Unis doit appliquer dès cette semaine contre les
immigrants illégaux le draconien programme "No pase" ("Ne passe pas").Les
récentes déclarations de M.Obama sur les vices de l'Accord de
libre-échange nord-américain (Alena), qui lie depuis 1994 le Mexique
aux Etats-Unis et au Canada, ont éveillé l'intérêt au sud du Rio
Grande… et des espoirs de voir réviser le texte. La gauche
intellectuelle a déjà choisi : dans le quotidien Reforma, l'écrivain
Guadalupe Loaeza se plaint que ses amies féministes mexicaines aient
rejoint le camp "obamaniaque", alors qu'elle reste fidèle à l'unique femme en lice, Hillary Clinton."C'est
une erreur de croire que les Hispanos ne sont pas disposés à voter pour
un candidat afro-américain à cause de préjugés raciaux", écrit
Jorge Ramos, éditorialiste de Reforma, même si la compétition entre les
deux communautés est indéniable au sein de la société américaine. "Pour les Noirs, Obama est l'un des leurs, mais d'un point de vue latino, c'est un moreno \[brun de peau\]",
observe Jorge Castaneda, ancien chef de la diplomatie mexicaine et
auteur d'un livre récent sur la métamorphose de la communauté émigrée,
Ex-Mex, publié aux Etats-Unis.Les Mexicains sont aux premières
loges, très conscients du poids de la population originaire d'Amérique
latine. Les médias citent les projections du Pew Hispanic Center, selon
lesquelles les "Latinos" formeront 29 % de la population des
Etats-Unis en 2050 (128 millions d'habitants), contre 12 % en 2005.
Nombre de familles vivent les péripéties de l'élection à la télévision,
mais aussi grâce aux contacts téléphoniques avec leurs parents émigrés,
qui ont envoyé en 2007 quelque 24 milliards de dollars dans leur patrie
d'origine, deuxième source de devises du Mexique après le pétrole."CHANGEMENT D'IMAGE"En
2007, un million de ressortissants mexicains ont demandé la nationalité
américaine : plus 59 % par rapport à 2006. Mexico a multiplié le nombre
de consulats pour défendre ses émigrés et, sans attendre le verdict
final des primaires, a approché, à travers son ambassade à Washington,
tous les démocrates et républicains engagés dans la course à
l'investiture.A priori, John McCain serait l'idéal aux yeux des élites mexicaines : républicain, venant d'un Etat frontalier à composante "hispano"
(l'Arizona), et promoteur d'une réforme migratoire dont il connaît tous
les ressorts. Mais Hillary Clinton ou Barack Obama semblent aussi
prometteurs, sinon davantage."Dans les trois hypothèses, le Mexique est gagnant", estime M. Castaneda. Placé dans le sillage de son grand voisin, ce pays ne peut, selon lui, que bénéficier du "changement \[positif\] d'image qu'impliquerait l'élection d'un président noir aux Etats-Unis".

Déjà
candidat en 2000 et 2004, Ralph Nader rempile. L'avocat, inlassable
défenseur du droit des consommateurs, l'a annoncé, dimanche 24 février,
devant les caméras de la chaîne NBC. "Je suis candidat pour être président", indique M. Nader lors de l'émission "Meet the press".Ralph
Nader, qui aura 74 ans mercredi, avait obtenu 2,7 % des voix en 2000,
en tant que candidat du Parti Vert. Il s'était attiré les foudres des
démocrates, qui le rendirent responsable de la défaite d'Al Gore face à
George W. Bush. Il s'était présenté en 2004 comme candidat indépendant,
remportant 0,3 % des voix.


"DISCIPLINER LES ESCROCS, LES LOBBYISTES ET LEURS CANDIDATS"Il a estimé dimanche que l'opposition démocrate au président George W. Bush devrait obtenir un "raz-de-marée" en novembre, ou "fermer boutique".
M. Nader a notamment fait valoir que ses messages en faveur de
l'environnement, de la sécurité sur le lieu de travail ou contre les
intérêts d'affaires justifiaient une candidature indépendante, accusant
le nouveau favori démocrate Barack Obama d'avoir "auto-censuré ses meilleurs instincts".La veille, M. Obama avait souligné que M. Nader semblait avoir "une assez haute idée de son propre travail", tout en soulignant que "tout le monde a le droit de briguer la présidence".
M. Nader, qui appelle à une procédure de destitution contre le
président Bush et son vice-président Dick Cheney, a accusé le
républicain John McCain d'être "le candidat pour la guerre éternelle".Il y a trois semaines, le candidat avait lancé un pré-site de campagne (www.naderexplore08.org), créé "pour aider à la
mobilisation de citoyens et discipliner les escrocs, les lobbyistes et leurs
candidats". En quelques minutes, dimanche, cette page a fait place au nouveau site de campagne du candidat : www.votenader.org.

Primaires USA - Obama, la photo de la polémique



Crédit Photo : DR
La photo montrant Obama coiffé d'un turban diffusé par le site Drudge Report


Juste
avant son débat face à Clinton dans l'Ohio, un cliché montrant le
sénateur de l'Illinois coiffé d'un turban au Kenya met le feu aux
poudres.


Le
site sulfureux Drudge Report affirme que la photographie lui a été
envoyée par un membre de l'équipe de campagne d'Hillary Clinton.


F.A. - le 26/02/2008 - 12h10

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La photo date de 2006. Barack Obama,
dont le défunt père était Kenyan, était alors retourné sur la terre de
ses ancêtres. Pendant son voyage, il s'était, comme c'est souvent le
cas en pareille circonstance, paré d'un costume traditionnel offert par
ses hôtes. Dans la région à majorité musulmane de Wajir, au nord-est du
Kenya, il s'était donc retrouvé coiffé d'un turban blanc et habillé
d'une robe blanche.

Le cliché, oublié depuis, a refait surface lundi soir sur le site Drudge Report.
Connu pour avoir révélé l'affaire Lewinsky, auteur de scoops souvent
erronés, à la limite de l'acceptable, il reste néanmoins très influent
dans la politique américaine. Il affirme que la photo lui a été
transmise par un membre de l'équipe de campagne d'Hillary Clinton avec cette indication : "Ne
verrait-on pas cette photo en couverture de tous les magazines si
c'était HRC (ndlr : les initiales complètes d'Hillary Rodham Clinton) ?" L'objectif serait donc de montrer le rapport étroit entre Barack Obama et la religion musulmane -si le sénateur de l'Illinois est chrétien, son père était musulman et son frère s'est converti.
"Risible" pour Clinton, "coup bas" pour Obama

Pour le camp Obama, il ne fait aucun doute que le cliché a été diffusé par l'équipe Clinton. "S'ils
veulent (ndlr : le camp Clinton) utiliser ça pour suggérer que je suis
étranger, c'est malheureux. Mais c'est le genre de coup bas que l'on
voit à la fin des campagnes électorales. Les Américains sont tristes et
épuisés par ce genre de combat politique", souligne le sénateur de l'Illinois.

Sans surprise, Hillary Clinton -qui avait dû renvoyer en décembre un membre de son équipe qui avait fait suivre un mail indiquant que Barack Obama était musulman- dément toute implication. "C'est tout simplement risible", affirme-t-elle. "Cette
photo est publique. C'est simplement une tentative de plus de mon
adversaire pour changer de sujet en raison de l'insuffisance de son
plan de couverture maladie ou de la maigreur de son expérience sur les
questions de sécurité nationale", explique-t-elle. Sa directrice de campagne ajoute que si "Obama veut suggérer qu'une photo de lui portant un costume traditionnel sème la discorde, alors il devrait avoir honte". Elle rappelle qu'Hillary Clinton a souvent porté ce genre de costume lors de ses voyages à l'étranger.
Débat mardi soir

Même si l'affaire en elle-même semble disproportionnée, le "timing"
de publication n'est pas anodin. Dans une semaine, le 4 mars, quatre
Etats, dont le Texas et l'Ohio, voteront pour les primaires démocrates.
Et dans l'optique de ces scrutins décisifs, Hillary Clinton et Barack Obama tiendront mardi soir un nouveau débat télévisé dans l'Ohio.
Le
duel s'annonçait déjà tendu après les déclarations de l'ancienne
Première dame pendant le week-end, où elle accusait son adversaire de
multiplier les fausses attaques (cliquez ici pour lire l'article). Il risque de tourner à l'affrontement.

lundi 02 juin 2008




Le Parti démocrate arbitre en faveur d'Obama



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Barack Obama, en meeting samedi dans le Dakota du Sud, fait toujours la course en tête devant Hillary Clinton. : AFP




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Hillary Clinton ne renonce pas, même si ses gains en Floride et dans le
Michigan vont être réduits après une décision des instances démocrates.



Le Comité des règles du Parti démocrate a donné, dimanche matin, un
sérieux coup de pouce à Barack Obama. Jusqu'à présent, le Parti
démocrate n'avait pas pris en compte les délégués élus en Floride et
dans le Michigan. Ces deux États avaient été sanctionnés pour avoir
fixé la date de leurs primaires avant la date autorisée : leurs
résultats n'avaient toujours pas été comptabilisés. Hillary Clinton,
qui avait remporté les primaires dans ces deux États, comptait sur
cette réserve pour regonfler son total de délégués.Le Comité des
règles a décidé que la totalité des délégués des deux États pourraient
siéger lors de la Convention mais chacun d'eux ne compterait que pour
une demi-voix lors des votes.Hillary Clinton derrière son rivalLes
conséquences sont de deux ordres. D'une part, le nombre de délégués
requis pour décrocher l'investiture est descendu à 2 118. D'autre part,
même si Hillary Clinton obtient un gain net de 24 délégués, elle reste
loin derrière son rival qui n'est plus qu'à 70 délégués du chiffre
magique.Trois États doivent encore se prononcer. Porto Rico a
voté cette nuit ; 55 postes de délégués étaient en jeu et Hillary
Clinton était donnée favorite. Mardi, ce sera le tour du Montana (25
délégués) et du Dakota du Sud (23 délégués) ; Obama est donné favori
dans ces deux États. Pour autant, il semble pratiquement impossible que
le sénateur de l'Illinois franchisse, mardi soir, le seuil des 2 118
délégués. Il devra donc attendre que tous les « super-délégués » se
prononcent.La fin attendue du marathon des primaires est
également suspendue au bon vouloir d'Hillary Clinton. L'ex-première
dame pourrait faire appel de la décision de compromis prise par le
Parti démocrate. Elle a effectivement menacé de faire durer
l'affrontement jusqu'à la Convention du Parti fin août. Nombre de
démocrates jugent cette attitude suicidaire, alors que le Parti
républicain a commencé à se mettre en ordre de marche depuis près de
trois mois. Barack Obama a décidé de rompre avec la paroisse de
Chicago à laquelle il appartenait depuis une vingtaine d'années. Son
départ fait suite à une nouvelle polémique provoquée par un prêche
incendiaire du père Pfleger qui s'était cruellement moqué de
l'ex-première dame.