La petite ville maritime d'Antonio Bay est envahie par un mystérieux brouillard bleuté venu de l'océan. A l'intérieur, des spectres venus se venger d'un massacre survenu quelques siècles plus tôt. Quelques habitants s'organisent pour faire face à cette menace.C'est avec beaucoup d'appréhension que j'ai visionné ce remake du chef d'oeuvre de Carpenter. Après avoir lu les différentes critiques assassines, je m'attendais à une belle bouse du genre
Amityville. Un truc sans cervelle formaté pour les teenagers quoi...Grand bien m'a pris d'avoir ignoré ces critiques car sans être le film d'épouvante ultime, The Fog cuvée 2005 vaut largement mieux que son exécrable réputation de navet.
Première bonne surprise, le film reste relativement fidèle à l'esprit de l'original. Le réalisateur a certes pris quelques libertés (le personnage d'Elizabeth, le père Malone, les flash-back explicites sur le massacre de l'équipage du navire, l'épilogue...) mais dans l'ensemble, il a su conserver l'aspect mystérieux et envoûtant de lu film original. Là où je redoutais une invasion d'images de synthèses et d'effets spéciaux en tout genre, le cinéaste a préféré jouer la carte de la sobriété et du suspense. L'histoire, classique au demeurant, fonctionne une nouvelle fois parfaitement bien.
Seconde surprise: la mise en scène. Vu le CV du réalisateur (
Stigmata pour ne pas le citer), je m'attendais à un gros clip surdécoupé et donc forcément illisible. Là-aussi, c'est un gros soulagement de constater que Wainwright n'abuse jamais des effets à la mode et autres procédés pénibles pour l'oeil. Sa mise en scène, élégante et assez virtuose, sert parfaitement l'histoire. Les décors, le brouillard (LA vraie vedette du film!) sont parfaitement mis en valeurs par les mouvements de caméra raffinés et discrets du cinéaste. D'un point de vue technique, rien à redire donc, c'est très propre.
A côté de ces atouts, on regrette que le casting ne soit pas meilleur que ça. Le personnage de Nick est interprété par un play-boy totalement inexpressif et sans grand intérêt (
Tom Welling). Son partenaire féminin, Elizabeth (
Maggie Grace) relève un peu le tout même si on ne dépasse pas le niveau d'une bonne sitcom! Idem pour le personnage du père Malone, totalement oublié par ce remake alors que c'était le pivot du film de Carpenter! Comble du désespoir, l'animatrice de radio, Stevie Wayne voit sa partition réduite au minimum syndical. Là où
Adrienne Barbeau faisait passer un maximum d'émotion, sa remplaçante (Selma Blair) se révèle terne et peu convaincante... C'est dans son casting bâtard que le film se montre très en retrait par rapport l'original. Dommage.
Même si The Fog n'est pas parfait et qu'il ne possède pas la teneur "politique" de son glorieux aîné, il fonctionne tout à fait correctement et permet de passer un agréable moment "frissonnant". Ni glauque, ni thrash, il marque le retour à une forme d'horreur à l'ancienne dont on avait un peu perdue l'habitude. Du travail honnête et bien fait. Evidemment, il ne possède pas toute la magie du film de Carpenter mais ça, on s'en doutait un peu...